Malaise vagal : symptômes, causes et gestes à connaître pour réagir efficacement

Le malaise vagal, souvent bénin mais impressionnant, provoque étourdissements et perte de connaissance. Découvrez ses causes, les gestes pour y réagir et des conseils de prévention.
Malaise vagal : symptômes, causes et gestes à connaître pour réagir efficacement

Le malaise vagal, souvent impressionnant mais généralement sans gravité, touche près d'une personne sur trois au cours de sa vie. Caractérisé par une perte de connaissance brève due à une chute de la tension artérielle, il survient souvent dans des situations stressantes, en cas de chaleur ou après une station debout prolongée. Cet article explique en détail comment reconnaître les signes avant-coureurs, adopter les bons réflexes et prévenir les récidives.


Qu’est-ce qu’un malaise vagal ?

Le malaise vagal (ou syncope vasovagale) est une réaction naturelle du corps liée à une stimulation excessive du nerf vague, qui régule le rythme cardiaque et la tension artérielle. Lorsque ce nerf est trop activé, il provoque un ralentissement du cœur et une dilatation des vaisseaux sanguins, réduisant brutalement l’afflux de sang vers le cerveau. Résultat : la personne ressent des vertiges, voit sa vision se troubler et peut perdre connaissance quelques instants.

Contrairement à d’autres types de malaises, le malaise vagal est généralement bénin et ne laisse pas de séquelles. Cependant, il peut être dangereux si la chute entraîne un traumatisme (fracture, blessure à la tête).


Reconnaître les symptômes : les signes qui doivent alerter

Les signes avant-coureurs (prodromes)

Dans 70 % des cas, le malaise vagal est précédé de symptômes annonciateurs survenant 30 à 60 secondes avant la perte de connaissance :

  • Vision trouble ou rétrécissement du champ visuel (voile noir).
  • Acouphènes ou sensation d’oreilles bouchées.
  • Transpiration froide et pâleur soudaine.
  • Nausées ou étourdissements.
  • Sensation de faiblesse généralisée.

Ces signes constituent une fenêtre d’action pour éviter la chute.

Pendant le malaise

Si la perte de connaissance survient, elle dure généralement moins de 3 minutes. La personne présente alors :

  • Un pouls faible et lent (moins de 60 battements par minute).
  • Une respiration superficielle mais régulière.
  • Une pâleur cutanée et des extrémités froides.

Causes et facteurs déclenchants : ce qui favorise le malaise vagal

Les situations physiques

  • Station debout prolongée : Rester immobile entraîne une accumulation de sang dans les jambes, réduisant le retour vers le cœur.
  • Chaleur excessive : La vasodilatation causée par la température élevée aggrave la chute tensionnelle.
  • Effort intense ou douleur aiguë.
  • Déshydratation ou hypoglycémie (sauter un repas).

Les facteurs émotionnels

  • Stress intense (examen, conflit).
  • Phobies (vue du sang, piqûres).
  • Émotions fortes (peur, surprise).

Que faire pendant un malaise vagal ? Les gestes qui sauvent

Si vous ressentez les premiers symptômes

  1. Allongez-vous immédiatement, même dans un lieu public, pour éviter la chute.
  2. Surélevez vos jambes à 45° en les appuyant contre un mur ou un siège. Cela favorise le retour sanguin vers le cerveau.
  3. Contractez vos muscles (cuisses, fessiers, abdominaux) pendant 30 secondes. Cette manœuvre augmente la pression artérielle.

Si vous êtes témoin d’un malaise

  1. Allongez la personne et surélevez ses jambes.
  2. Desserrez ses vêtements (ceinture, col).
  3. Parlez-lui calmement pour la rassurer.
  4. Ne lui donnez rien à boire ou à manger pendant la phase de récupération.

Si la perte de connaissance dépasse 1 minute, ou en cas de blessure, appelez le 15 ou le 112.


Prévention : réduire les risques de récidive

Adoptez des habitudes quotidiennes

  • Hydratez-vous suffisamment (1,5 à 2 L d’eau par jour), surtout en été.
  • Évitez les repas trop copieux et privilégiez les collations régulières pour stabiliser la glycémie.
  • Portez des bas de contention si vous avez tendance à faire des hypotensions.

Apprenez les techniques anti-malaise

  • Contractions isométriques : En cas de prodromes, croisez les jambes et contractez les muscles des cuisses et des fessiers.
  • Évitez les déclencheurs connus : Si la vue du sang vous affecte, allongez-vous lors des prises de sang.

Environnement et mode de vie

  • Levez-vous progressivement après être resté assis ou couché.
  • Évitez les endroits surpeuplés et chauds (transports en commun aux heures de pointe).

Quand consulter un médecin ?

Bien que généralement bénin, le malaise vagal nécessite une consultation dans ces cas :

  • Premier épisode avec perte de connaissance.
  • Récidives fréquentes (plus de 2 fois par mois).
  • Symptômes atypiques : Douleur thoracique, confusion prolongée, ou troubles du rythme cardiaque.

Un test d’inclinaison (Tilt-test) ou un Holter cardiaque pourront être proposés pour éliminer d’autres causes (problème cardiaque, épilepsie).


Idées reçues et vérités

« Serrer fort les poings empêche le malaise »

Vrai. La contraction des muscles des bras et des jambes augmente la pression artérielle, retardant ou annulant le malaise.

« Le sucre guérit le malaise vagal »

Faux. L’hypoglycémie n’est qu’un facteur parmi d’autres. Donner du sucre sans avis médical peut aggraver les nausées.

« Seul le stress cause les malaises vagaux »

Faux. La chaleur, la déshydratation ou une prédisposition génétique jouent aussi un rôle.